Auprès de mon arbre … je vivais heureux. Lui Brassens, il chantait : moi, le petit pâtou, je gardais les vaches … auprès de mon arbre. Cela se passait dans ces landes de Rhonne. Dans notre sapinière, nos vaches se nourrissaient de la pivardaine. Même que ça ne devait pas leur donner beaucoup de lait. Mais personne n’était riche par chez nous. Dans un angle, se trouvait un tout jeune arbre. Mon père m’avait dit : ” Prends garde que les vaches n’y touchent pas.” Il venait de le greffer : un petit chêniau, une fente avec le couteau , un greffon de châtaignier, une pâte d’argile pour souder le tout, un tapon de mousse, l’ensemble ficelé avec un osier. Et ma foi, ça a marché. Il y a de cela quatre-vingt ans passés. Mon arbre est toujours là, la frondaison donne des châtaignes. Je veux le conserver, le défendre. Sur un poteau, j’ai fixé un écriteau :
“Cet arbre est un chêne par son tronc, par sa partie supérieure, il est un châtaignier”
Il constitue une curiosité scientifique, un cas unique, selon l’ONF.
Il a été greffé par le père de Gaston Chevereau en 1910.
Mon père était un petit homme à l’esprit éveillé ;
Je veux honorer sa mémoire, l’arbre qu’il a greffé et le temps heureux où j’étais le petit pâtou de l’Hommedaire.
Gaston Chevereau
Situé au lieu-dit Les Prouillières, à 2 kilomètres du village